Towards a parliament of the living III – Ferns
Exposition collective Exercices de réciprocité – Group exhibition Exercices in Reciprocity
Commissaire/Curator : Ji-Yoon Han
Fondation Grantham pour l’art et l’environnement
24 sept-27 nov 2022
Artistes/Artists: Mary Anne Barkhouse, Adam Basanta, Christina Battle, Cynthia Girard-Renard, Katherine Melançon, Jérome Nadeau, Ioana Vreme Moser

Katherine Melançon, Fougère À l’autruche, Athyrie fougère-femelle, Dennstaedtie, Fougère-aigle commune, Onoclée sensible, Osmonde Cannelle, Osmonde de Clayton, Polystic faux-acrostic, Royale, Thélyptère fougère-du-hêtre
©Paul Litherland

©Paul Litherland
About the installation (le français suit)
An island of indoor and imported ferns surrounds 3 screens placed in portrait format. In those screens, still lives, made with the ferns outside of the galerie, move slowly. The ferns were scanned during summer, at their photosynthetic state, arranged in a composition and then animated.
Outside of the gallery, whilst autumn takes place, the ferns are melting back to the ground, turning red and slowly decaying. Five sensors planted at the base of some ferns are measuring in real time the pH of the ground holding the decaying ferns. The data is sent to the screens and they change the speed of the animations, indoor; the cycle of life of the outdoor ferns, very different than stable one of the indoor ferns, is made visible by the speed variations. It’s a way of bringing the life of the territory inside and invite a rethinking of our relationship to the non-human living.
À propos de l’installation
Un îlot végétal constitué de fougères de serre et importées encercle trois écrans placés en format portrait. Dans ces écrans, des natures mortes, créées à partir de fougères de l’extérieur du lieu d’exposition, se meuvent lentement. Les fougères ont été scanographiées l’été (vertes et vigoureuses), organisées en composition et enfin animées.
À l’extérieur, à l’automne, les fougères autour du bâtiment se dégradent. Cinq senseurs plantés au pied des fougères en décomposition mesurent le pH du sol les accueillant. Les données recueillies sont communiquées aux écrans et modifient la vitesse des animations; le cycle de vie changeant des fougères à l’extérieur, très différent du cycle stable des fougères à l’intérieur, est rendu visible par ces variations de vitesses. Une façon de faire vivre le territoire à l’intérieur de la galerie ainsi que d’inviter à une réflexion sur notre rapport au vivant.
Texte de présentation de la commissaire Ji-Yoon Han (words from the curator)
De sa première visite à la Fondation Grantham, Katherine Melançon se rappelle l’éblouissement engendré par le foisonnant parterre de fougères qui, l’été, jonche le terrain du boisé. Souhaitant honorer cette offrande végétale, l’artiste a conçu une nouvelle version de son installation Vers un parlement du vivant (2020-). Les fougères du boisé y sont mises en tension et en relation avec un îlot de fougères de serre, planté dans l’espace d’exposition. À première vue, tout sépare la plante d’intérieur de ses semblables dans leur environnement naturel : l’une est littéralement « hors terre », conditionnée pour l’agrément humain, tandis que les autres doivent leur survie à leur organisation en colonies reliées par un réseau mycorhizien souterrain, pour lequel l’humain ne peut qu’être vecteur de déstabilisation ; l’une verdira dans une temporalité suspendue grâce aux soins qui lui seront prodigués tout au long de l’exposition, tandis que les autres se faneront à l’automne, pour se régénérer en vue de leur prochain cycle de croissance. Or ces écarts mettent en lumière les contradictions qui définissent nos propres rapports au vivant, entre émerveillement et indifférence, gestes de préservation, d’idéalisation, mais aussi de contrôle et d’extraction. En ce sens, les vidéos d’animation intégrées à l’installation en galerie ont une fonction d’articulation centrale dans l’œuvre : les fougères de serre, d’importation et celles du boisé y sont composées en des natures mortes mouvantes, dont la vitesse – à peine perceptible – est modulée par des sondes pH placées dans le boisé de la Fondation. Véritable dispositif de réciprocité entre différents rythmes de vie appelés à s’apprivoiser et à cohabiter, l’installation rend hommage au temps profond d’un organisme qui prospère depuis 400 millions d’années.
Collaborateurs Denis Le Breton de Vivaces (jardin), Pascale Tétrault (électronique)
Remerciements Fred&Fred, Philippe Batthika, Jean-François Clermont, Michel et Bernard

