Exposition individuelle, Maison de la culture Plateau-Mont-Royal, du 3 février au 13 mars 2022

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(Note: Lights are on to showcase the structure/Éclairage supplémentaire pour exposer la structure)
Tapisserie augmentée: Cactus Epiphyllum Oxypetalum, terracotta, tapisserie tissé sur Jacquard numérique (tencel, soie, polyester, fils conducteurs et encre thermosensible), arduino, acier, senseur de luminosité
Augmented tapestry: Cactus Epiphyllum Oxypetalum, terracotta, digitally weaved Jacquard tapestry (tencel, silk, polyester, conductive thread and thermosensitive ink), arduino, steel, senseur de luminosité


Assemblage: Plexiglass, lentilles optiques, billes de silice, gravure laser sur verre et miroir, vitre de cadre photo, « lampions » de tourbe, vidéo
Materials: Plexiglass, optical lenses, silice beads, laser engraved glass balls and mirors, photoframe glass, moss, video.

Projection sur matériaux réfléchissants, matériaux optiques: loupes, lentilles, verre de cadre photo, boules à de verre gravées au laser


(ENGLISH FOLLOWS)
Floraisons nocturnes, expérimentations récentes
Maison de la culture Plateau-Mont-Royal, du 3 février au 13 mars 2022
Par l’intégration de cartes perforées pour automatiser le métier à tisser, le métier Jacquard (1800-1815 env.) est une des inventions majeures ayant mené aux technologies numériques. Depuis plusieurs années, ma pratique s’intéresse à créer des cycles de mutation entre le naturel, le numérique et le matériel – comme si les spécimens naturels numérisés se métamorphosaient en semences numériques que je plante ensuite dans des matériaux physiques, et ce, souvent en faisant référence au genre de la nature morte. Ici, un cactus Epiphyllum Oxypetalum et ses fleurs, qui fleurissent l’instant d’une seule nuit, ont été captés par un numériseur (scanner). Cette image a ensuite été tissée par un métier Jacquard ramenant ainsi l’image à la source de sa possibilité d’existence. La tapisserie comporte des fils dont les couleurs changent du gris au jaune pour rejouer la naissance et la mort si rapide de ces fleurs-événement. Dans la bibliothèque, un senseur communique les données de luminosité à la tapisserie qui modifient ses couleurs en analysant ces données ; un assombrissement donne naissance aux fleurs (jaune), un ensoleillement referme les fleurs (gris). La courte vie de cette fleur captée par le numériseur est réanimée le temps d’un nuage qui passe ou de la nuit qui s’éveille.
Quant à elle, « Le crayon de la nature » est une œuvre constituée uniquement de lumière en mouvement et réfractée – comme à l’intérieur d’un boîtier de caméra avant que l’image ne soit fixée, capturée par un film ou un fichier. Une séquence vidéo générée par un logiciel de vjing, un mode de création d’image qui favorise l’improvisation en direct et l’éphémère, rencontre une collection d’objets évoquant les matériaux de l’optique ; la fleur de lumière éclot et se referme au gré des faisceaux réfléchis. Une œuvre où tout est donné à voir.
Ces deux installations ont comme point de départ une résidence de recherche et de création au centre Daïmon, à Gatineau, en 2019, et une présentation d’artiste à la Galerie Diagonale en 2018.
Enfin, les œuvres imprimées Nightlife 1 et 2 ont été créées la nuit, en parcourant les rues de mon quartier d’alors, Kentish Town à Londres, au Royaume-Uni. J’ai capté la flore urbaine avec un petit numériseur manuel et portable directement où les fleurs vivaient ; dans les arbustes et les parterres. Les outils numériques, dans des contextes plutôt sombres, créent souvent des images qui sont truffés d’artéfacts visuels. Ceux-ci rappellent la structure du tissage, cette trame à l’origine même du numérique.
Cette exposition a reçu le soutien du Conseil des Arts du Canada
Remerciements
Collaboratrices extraordinaires – Tapisserie Jacquard : Sophia Borowska, tisserande Jacquard
Pascale Tétrault, spécialiste de l’électronique
Pascal Dufaux (structure d’acier), Denis Lebreton (Vivaces solutions horticoles), Samuel St-Aubin, Centre Daïmon (Martine Crispo et Michael Caffrey), Galerie Diagonale (Chloé Grondeau), maison de la culture du Plateau-Mont-Royal : Joanne Germain, Mélanie Charbonneau, Anaïs Beauchemin-Hétu, Thomas Kiffer, Éric Champagne
Photographe, documentation de l’exposition: Gabriel Fournier
ENGLISH
Floraisons nocturnes, expérimentations récentes (Night blossoms, recent experiments)
With the invention of punch cards to make the jacquard weaving process automated (circa 1800-1815), one of the stepping stones of digital technology was laid down. I have been invested for many years in cycles of mutation between the natural, the digital, and the material – as if digitized natural specimens could morph into digital seeds that I then plant in physical materials – all this often with the still life genre in mind. Here, an Epiphyllum Oxypetalum cactus and its flowers – they bloom for only one night – were captured with a scanner. The collage that I created with these images was then weaved with a Jacquard loom bringing back its image to the source of its existence. The tapestry is also weaved with color-changing threads that fluctuate between gray and yellow to replay the birth and death of these “event-flowers”. In the library next to the gallery, a luminosity sensor sends the current light intensity in real-time; the data influences the speed at which the flowers bloom or close themselves. The short lifespan of the flowers captured by the scanner is reenacted for the time of a cloud or the night that rises.
The pencil of nature is a work made of moving light refracted – as in a camera before the light is captured by a film or a file. A video sequence made with a vjing software – a tool that is all about live improvisation and the ephemeral – meets a collection of objects that refers to the optical: this creates a flower made of light that blooms and closes itself.
These two installations were initially conceived during an art residency at Daïmon center in Gatineau in 2019 and an artist presentation at Galerie Diagonale in 2018.
Finally, the printed works Nightlife 1 and 2 were created at night with a handheld scanner while I was walking in my neighborhood at the time, Kentish Town in London UK. I captured the urban flora directly where they grew, in front yards, and on the streets. Digital tools, in dark settings, often have a hard time capturing a clean image, adding all sorts of artifacts. These recall the weaving structure, the same ones at the origin of the digital.
This exhibition has received the support of the Canada Council for the Arts